Au Petit Potionniste [Apothicaire]

- En effet, je suis professeur à Veranda Bolsd, je suis aussi intrigué par l'art du potionniste, je ne vous cache pas mon intérêt pour cette technique que je ne maitrise pas vraiment !

Il sourrit galement en se remémorant toutes ses tentatives du passé où ses potions finissaient souvent à âbimer ses chaudrons. Bien que brillant en enchantement, l'art de mélanger des doses d'ingrédients en respectant des contraintes aléatoires, tout cela n'etait pas son fort.

Le professeur ecouta avec attention la voix douce mais glacée de la vendeuse qu lui expliquait que sa clientèle ne le regardait aucunement. Le professeur afficha un sourrire en mesurant à quel point cette vendeuse se détachait des autres, et qu'au lieu de rester souriant courtois et faux, celle-ci savait quoi dire e restant franche. Le professeur revint vers le comptoir, regardant les quelques présentoires.

- Si je m'interroge ansi sur la clientèle ce n'est pas pour vous vexer, mais les anciens clients étant mage noir et même vampire, je ne vois en aucun cas envoyer mes élèves dans un de leur repère !

Parcourant toujours du regard chaque coins et recoins des lieux, Stéphane ne pû s'empecher de sourire en retenant avec difficulté un rire sincere. La confiance... En effet, la confiance est une vertu qui se voit un défaut. La confiance n'est que naïveté face à l'ignorance, mais il ne servait à rien de débattre dessus avec cette comercante, bien que cultivée.

- Alors vous dîtes faire vous même vos potions ? Vous en faites sur demande ? Si oui, il se pourrait que je passe commande ! Aujourd'hui je ne pourrai rien vous prendre mais je repasserai dans la semaine !

Stéphane attendit la réponse de la commercante au regard glacé. Il esperait trouver ici une possibilité d'obtenir des renseignements sur les anciennes manigance de ce lieu, mais aussi d'avoir parmis ses amis une personne apte à lui procurer des potions toujours utile.

[Vendredi / Eté / 2009
11h28]

Gabriel se redressa et lâcha un ricanement. Ca ne l’étonnait pas plus que ça que cet homme soit une bille en potion. Après tout, il fallait un minimum de rigueur et de précision dans les gestes et dans le temps. Le timing était d’ailleurs crucial. Elle le regarda s’avancer et regarder les différents présentoirs qu’elle avait posés un peu partout sur le long comptoir. Son client avait une manière de s’habiller dès plus singulières.

-Ce n'est pas donner à tout le monde de savoir préparer des potions sans un maître compétent chez qui apprendre.

Il reprit la parole et la jeune femme se concentra sur ce qu’il disait. Elle fronça les sourcils. Pour qui il la prenait cet abruti ? Elle croisa les bras, la moue boudeuse.

-Je vous trouve bien présomptueux, Monsieur qui-que-vous-soyez, cracha-t-elle. Je n’ai rien à voir avec le précédent propriétaire, mentit-elle pour le convaincre autant que pour se convaincre, ma boutique est ce qu’elle est, une boutique et rien d’autre. Si des Mangemorts font partis de ma clientèle, je serais bien mal avisée de le savoir à moins qu’ils ne l’aient tatoué sur le front. Ce qui jusqu’à preuve du contraire, n’est pas le cas. Elle reprit sa respiration et ses yeux se plissèrent dangereusement. Quand au cas des répugnantes sangsues, je peux vous affirmer qu’elles n’ont pas leur place ici.

Finalement, elle se tut et laissa l’homme face à elle continuer à regarder un peu partout. Il semblait vraiment intriguer par la boutique et Gabriel se demanda distraitement pourquoi avant de se morigéner intérieurement. Il ne faisait que vérifier que rien n’était suspect. Elle sentit sa colère bouillonner et dut fermer les yeux afin de ne pas lui balancer quelque chose à la tête. Elle inspira profondément alors que sa baguette commençait à la démanger. Elle ouvrit les yeux pour le voir la fixer. Elle l’écouta, une dangereuse lueur de folie dansant dans son regard et eut un rictus.

-Bien sûr que je prends les commandes, quel maître des potions je serais si ce n’était pas le cas ? fit-elle réthoriquement. Malheureusement, et pour des raisons que je suis sûre vous serez capable de vous imaginer, je ne peux prendre n’importe quelle commande venant de n’importe qui. Il semblerait qu’on en revienne toujours à une histoire de confiance.

Gabriel ricana et passa une main dans ses cheveux pour dégager ses mèches rebelles. Elle haussa un sourcil suggestif et s’appuya à nouveau contre le comptoir se rapprochant légèrement de l’homme. Elle était passée en un bref instant de colérique à conspiratrice et cela pouvait être un brin déstabilisant pour les autres. Mais c’était ainsi qu’elle était et rien ne la changerait jamais.

[Vendredi / Eté / 2009
11h37]


Le professeur furtait de droite à gauche visualisant tout ce qui pouvait et pourrait lui être utile. Toutes ces potions aux multiples fonctions pouvaient se révéler dangeureux entre certaines mains. Faisant fit des ingrédients, il porta son regard sur toutes les fioles. Son inspection terminé, il venait de mémoriser ses quelques futures achats. Une fois redressé, la vendeuse le critique de présomptueux. Intérieurement, Stéphane vira au rouge,sa fierté de gentleman français de prendre un sérieux coup. Ne laissant rien paraitre, il souria en se dissant que de toute façon cette personne lui donnerait tout ce qu'il pouvait payer.

- Je tiens à m'escuser si je vous parait présomptueux miss, je me présente, professeur Fovrai ! dit-il en tendant sa main. Je vous croit sur parole quand vous dîtes que les mages noires n'ont pas de tatouages au front, bien qu'ils se distinguent des autres par celui de leurs avant-bras, mais je comprend que vous vous sentez insulté. Même moi, si on me souspsonnait d'avoir été un de ces mages qui etaient sous l'ordre du mangemortesque, je me sentirai insulté. Me voila enfin rassuré ! Je recommanderai donc votre boutique !

Le professeur sortit sa baguette et fit apparaitre plume et encrier. Il s'empressa d'y anoter son adresse d'hibou-postal et le tendis à la potionniste. Celle-ci le fixa avec méfiance, et ne voyant pas de mains s'emparer du papier, il le déposa sur le comptoir.

- Je me dois de vous laisser, voici mon adresse pour que vous ne soyez pas surprise de voir mon hbou passez commande chez vous ! Je vous souhaite la bonne journée !


Sur ce, il repartit vers la sortit, prêt à rentrer chez lui pour manger dans la grande salle de Veranda Bolsd. Il s'apreta alors à partir mais attendit une voix derriere lui. Se retournant il vit la potionniste avec son papier à la main.

[Vendredi / Eté / 2009
11h42]

Gabriel serra brièvement la main qu'on lui tendit, après avoir passé deux bonnes minutes à la fixer. Elle n'était pas vraiment du genre tactile. Surtout avec les gens qu'elle ne connaissait que depuis vingt minutes. Elle avait déjà du mal à ce que sa propre soeur la touche, alors un total inconnu, autant dire que cela la rebutait quelque peu. Elle n'avait pas été toujours ainsi, elle se souvenait qu'enfant, elle adorait que son père la prenne dans ses bras. Elle frissonna d'horreur à se souvenir. Comment avait-elle pu, ne serait-ce qu'une seconde, apprécier l'étreinte de cet homme répugnant que fut Severus Snape ?

*Je suis ton univers.* fit la voix insidieuse de son père dans sa tête.

La jeune femme ne remarqua pas qu'on lui tendait quelque chose, trop profondément plongée dans sa crise de folie. Elle retint une grimace - elle ne lui ferait pas ce plaisir - mais ne put empêcher un mélange de dégout et de méfiance d'inonder son regard. Ses yeux avaient beau être fixés sur le visage de son vis-à-vis, elle ne le voyait pas, perdue dans sa tête et tentant tant bien que mal de réfréner ce qu'elle savait être l'annoncement d'une crise de folie qui serait sans aucun doute dévastatrice. Elle ferma les yeux et les images se firent plus violentes. Elle les rouvrit et secoua la tête.

*Tu ne pourras jamais te débarrasser de moi.*

-Shut up, souffla-t-elle si bas que le professeur ne l'entendit pas.

La voix eut un ricanement puis se tut. Cette fois, elle voyait le professeur Fovrai quitter la boutique. Elle baissa les yeux, s'en voulant un peu de ne pas l'avoir écouté et avisa une note sur le comptoir. Une adresse y était inscrite. Elle cligna des yeux plusieurs fois puis releva le regard vers le Professeur. Il fallait qu'elle se reprenne et vite.

-Attendez ! s'exclama-t-elle sans vraiment y penser.

L'homme se retourna vers elle et attendit. Elle jeta un coup d'oeil au parchemin dans sa main puis de nouveau à l'homme. Pourquoi l'avait-elle arrêté alors qu'il allait vraisemblablement quitter sa boutique et la laisser tranquille ? Devenait-elle s'y folle qu'elle n'était même plus vraiment capable de contrôler ses faits et gestes ? Elle s'empêcha in extrémis de jeter l'homme dehors - c'était un client tout de même - au lieu de quoi, elle lui fit un sourire en coin.

-Je m'appelle Gabriel, Gabriel Disraeli. Elle fit une pause, secoua la tête puis reprit avec un petit rire cristallin : Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, Professeur. Ce fut une conversation étonnement enrichissante.

Sa dernière phrase avait été dite avec une pointe de sarcasme mais quelque part, elle le pensait réellement. L'homme était le seul véritable contact qu'elle ait eu depuis son retour en Angleterre. Et même si elle jurait de ne pas en avoir besoin, cela lui avait fait du bien et avait surtout occupé son esprit sur autre chose que la voix. Mais elle ignorait quand même pourquoi elle lui avait donné son nom.

[Vendredi / Eté / 2009
11h48]



Stéphane se tourna donc vers la boutique en avisant la jeune commerçante sur le pied de sa porte, l'air quelque peu perdu et agard. Cette personne etait vraiment des plus etrange et semblait sujette à beaucoup d'absence. Le professeur Fovrai s'etait aperçu plus d'une fois lors de leur echange, que la jeune femme laissait souvent perdre son regard sur un point fixe. Elle devait etre rêveuse bien que son comporement soit des plus pragmatique. Faisant fit de ses observations, Stéphane attendit que la personne déclame ce pourquoi elle l'avait retenue. Enfin la demoiselle se présenta au plus garnd plaisir de Stéphane qui afficha alors un sourrire entendu et exprimant sa gratitude de ne pas le laisser dans l'ignorance. Voyant que la femme venait de changer totalement d'humeur en peu de temps, Stéphane la vit se resaisir et le somma d'un ton des plus courtois, de dégager.

- Je suis honoré et j'espere bien vous revoir prochainement ! Ne perdez pas de vue mon message, ce serait dommage de perdre un client, non ?

C'est alors dans un grand sourrire, et un acclinement de tête respectueux que le professeur repartit sur son secteur d'activité. Maintenant qu'il avait vérifié que la boutique n'etait plus un repere de mangemort, du moins c'est ce qui semblait selon la proprietaire, il alla à l'école en ayant la ferme attention de passer en coup de vent voir sa collegue de soins aux créatures magiques, pour l'aider à s'installer comme tout bon ami, même si le professeur etait bizarement etrange. Enfin, dans la soirée il ira retrouver son infirmiere autour d'un verre en esperant qu'il pourrait mieux apprendre l'un de l'autre, en evitant le type de dialogue qu'il venait de partager avec la nommé Gabriel Disraeli.

*Plus ca va, et plus j'entretiens de relations, voyons si le professeur Delpierre est toujours aussi ouverte à une amitié...*

[Vendredi / Été / 2009
11h56]

Gabriel signifia au professeur de dégager vite fait de sa boutique d’une geste vague de la main tandis qu’il la remerciait. Il était trop plein de bons sentiments, s’il restait encore dans sa boutique, elle allait faire une overdose de guimauve. Et Merlin seul savait à quel point elle avait la guimauve en horreur. Il lui fit un grand sourire et la salua respectueusement avant de s’enfuir prestement. Ce type était vraiment bizarre, totalement à côté de la plaque en fait. Il avait des manières vieilles comme le monde que très peu de personnes possédaient encore. En fait, sur tous les hommes que Gaby connaissait - et elle en connaissait pas mal, peu importe ce que la mauvaise langue qu’était sa sœur en dise - il était probablement le seul qui agissait encore ainsi. C’était… troublant. Et non, elle n’allait absolument pas dire touchant. N’importe quoi. La porte se referma doucement derrière l’homme et la jeune femme lâcha un soupire à mi-chemin entre le soulagement et la déception. Elle cligna des yeux, surprise. Qu’est-ce que c’était que ça ? Elle n’était quand même pas déçue qu’il soit parti ? C’était tout de même elle, qui l’avait plus ou moins foutu dehors, après tout. Et Gabriel n’était jamais, au grand jamais, déçue qu’on la laisse seule. Elle aimait la solitude plus que tout ! Comme son père avant elle… Huh, cela n’était définitivement pas une bonne comparaison. Elle grogna sourdement et se passa une main nerveuse dans les cheveux afin de repousser les mèches rebelles qui lui tombaient devant les yeux. Elle fixa la porte un moment et laissa ses pensées dériver du côté de Veranda. Cela faisait un bail qu’elle n’y avait pas mis les pieds. La dernière fois, elle était à deux doigts d’assassiner son Directeur, ce qui aurait plutôt fait tâche sur son curriculum vitae, avouons-le. Elle se demandait d’ailleurs comment elle réagirait si elle se retrouvait à nouveau devant lui. Ses sentiments envers l’homme étaient plutôt mitigés. Dans un sens, elle était reconnaissante qu’il ait tué Severus. Plus ou moins. Ça l’avait débarrassé du joug de son père mais c’est aussi ce qui l’avait rendu folle… Et d’un autre côté, elle lui en voulait d’avoir empoisonné Théodore. Pour ce qu’elle en savait, elle pourrait bien lui sauter à la gorge et l’éviscérer. Ce qui ne serait probablement pas la meilleure chose à faire. Dablord lui en avait vraiment fait baver lorsqu’elle était encore élève dans cet institut de dingues. En fait, elle y avait bel et bien eu sa place, elle ne détonnait pas des autres résidents. Elle pouffa et ferma la porte d’un geste de sa baguette. Elle n’avait pas envie de voir du monde cet après-midi, elle allait plutôt se plonger dans ses potions et oublier jusqu’à l’existence même du monde hors de son laboratoire. Elle eut un sourire carnassier. Voilà un programme, comme elle les aimait. Elle se dirigea dans l’arrière boutique tout en s’attachant les cheveux en un chignon lâche dévoilant le tatouage qu’elle avait dans le cou. Autrefois, un serpent formant la lettre S - comme Snape – il était devenu depuis peu, un serpent se mordant la queue et formant le chiffre 9, le symbole du renouveau. Elle ne plaisantait pas. Elle ne voulait vraiment ne plus rien avoir à faire avec les Snape. Plus jamais.


[Lundi / Été / 2009
15h42]

Le week-end avait été sacrément épuisant pour la jeune femme. Bien entendu, elle avait eu quelques clients mais dans l’ensemble, elle n’avait pratiquement rien vendu. Comme le professeur Fovrai avant eux, ils émettaient tous des réserves à acheter quoique ce soit dans l’ancienne boutique qui avait abrité le Mangemortesque. Surtout durant une période aussi trouble que celle-ci. Gabriel avait vaguement entendu un couple parler de vampires foutant le bordel, mais lorsque l’homme et la femme s’étaient rendu compte qu’elle se trouvait non loin, ils s’étaient fermés comme des huîtres. Il semblait à Gaby que le monde entier devenait aussi parano qu’elle. Elle avait dû réfréner un éclat de rire, sur le coup mais maintenant qu’elle y repensait, c’était plutôt affligeant. Sans bouc émissaire, les gens ne savaient pas vraiment quoi faire d’eux-mêmes. Plus de Severus Snape à blâmer pour tout ce qui n’allait pas dans le monde. Lorsqu’il y avait un mage noir à craindre et à combattre, les humains faisait preuve d’une solidarité admirable. Mais enlevez-leur leur point de repère et ils finissaient tous par se tirer dans les pattes. Cela en était pathétique. Et de tout évidence, aujourd’hui, ils avaient non seulement les vampires mais aussi les Mangemorts à craindre. Les gens devenaient soucieux qu’un troisième groupe puisse apparaitre et faire régner la terreur comme les deux autres. Le monde devenait dingue. C’est cette réalisation qui l’avait fait fermé la boutique le Dimanche. Elle était sortie afin de déambuler dans les rues de Pré-au-lard. Ce qui s’était révélé être une très - très - mauvaise idée. Ce n’était pas tant le fait de se balader dans les rues qui s’était révélé être une mauvaise idée mais plus le fait d’avoir laisser son esprit vagabonder là où il le souhaitait. Et devinez ce qui s’était invariablement produit ? Bingo ! La voix était revenue. Elle avait réussi à passer un peu plus de 24h sans l’entendre - ce qui était déjà un exploit en soit – et la voix était revenue alors qu’elle était dans une rue particulièrement bondée. Elle s’était alors subitement figé en plein milieu de chemin, surprise et récoltant au passage des noms singulièrement colorés d’oiseaux. Ensuite, elle avait comme qui dirait paniqué. Elle s’était élancée dans une ruelle sombre, s’éloignant autant que possible de la foule et s’était laissée tomber à genoux face à un mur. Elle avait mordu son poing aussi fort qu’elle le pouvait pour s’empêcher de crier, tandis que de l’autre main elle s’accrochait au mur, sorte d’ancre dans la réalité. Elle ne se souvenait plus de ce que son père avait dit mais elle se rappelait, en revanche, extrêmement bien d’avoir été à deux doigts de s’arracher les cheveux. Elle avait finalement opté pour fracasser méthodiquement son poing contre le mur. Elle s’était écorché la main et cassé une ou deux phalanges au passage mais la douleur avait permit de faire refluer la voix assez longtemps pour qu’elle rentre chez elle, la tête baissée, cachant son visage ravagé par les larmes avec ses cheveux. Tendue comme un arc et les mains profondément enfoncées dans les poches de sa veste, elle était remontée jusqu’à la boutique en tremblant, s’efforçant de ne pas refaire une crise. Elle avait à peine refermer la porte derrière elle qu’elle avait hurlé du plus fort qu’elle pouvait en se plaquant les mains sur les oreilles. Elle était folle, complètement et irrémédiablement folle. Elle était restée prostré ainsi pendant plus d’une heure. Après quoi, elle s’était calmée malgré le fait que la voix ne s’était pas tue et était partie se coucher. Elle n’avait trouvé le sommeil que très tard dans la nuit après avoir passé toute sa soirée à supplier son père d’arrêter, sanglotant, une bouteille de whisky fermement vissée à la main.

Le Lundi matin, elle se réveilla courbaturée et avec une migraine qui lui fit avoir un vertige lorsqu’elle se redressa dans son lit. Elle gémit et se massa distraitement la tempe avant de laisser échapper un sifflement de souffrance. La douleur se propageait par vagues dans sa main et elle se morigéna pour ne pas avoir pensé la veille à se soigner. Elle se leva en titubant et failli s’étaler de tout son long sur le plancher. Le silence qui régnait était étrangement perturbant. Elle se dirigea vers une des étagère au fond de la réserve et farfouilla dedans. Elle trouva rapidement ce qu’elle voulait, déboucha la fiole et but d’une traite son contenu. Elle grimaça au goût et ferma les yeux en attendant que la potion fasse effet. Peu à peu, sa migraine reflua et elle rouvrit les yeux. Elle devait avoir une mine affreuse. Vu ce qu’elle avait pleuré, elle devait avoir les yeux vitreux et rougis. Et ses cheveux devaient défier les lois de la gravité. Elle entra dans la salle de bain et prit une douche rapide. Elle se coiffa sans même jeter un regard au miroir qui était toujours brisé. Depuis qu’elle avait abattu son poing dessus, elle n’y avait plus prêté attention. Elle entra dans la boutique et ouvrit la porte. Elle passa la matinée à lire un livre sur les potions avancées et ce n’est que vers l’après-midi que les potentiels clients commencèrent à affluer. Elle trifouillait dans ses rayons quand le bruit de la porte lui fit passer la tête entre deux étagères afin de voir qui était rentrée. Elle fut légèrement surprise en avisant Azuki. Elle ne s’attendait pas à la voir si tôt. Elle finit ce qu’elle faisait et rejoignit son amie au comptoir. Elle lui fit un léger sourire en coin, franc et douloureux. Rien à voir avec ceux carnassiers qu’elle offrait habituellement au gens. Elle récupéra la feuille que son amie lui tendait et la parcouru rapidement. Elle avait tout ce dont, son amie avait besoin. Les potions régénérantes et cicatrisantes se trouvait dans les étagères derrière Azuki, quant aux deux autres, elle en avait plein sa réserve pour son usage personnel. Elle fit signe à son amie d’attendre et disparut dans la réserve. Elle se rendit compte que son amie n’avait pas précisé combien de potions elle avait besoin. Elle en pris trois de chaque - sachant que les potions restaient relativement cher même si elle faisait une remise à son amie - et les rapporta au comptoir. Elle sorti un sachet et plaça les douze potions à l’intérieur. Elle tapa sur sa caisse enregistreuse et se tourna vers son amie.

-Ca te fera 42 gallions, fit-elle d’une voix rauque d’avoir trop crié la veille et d’avoir bu sans penser à se réhydrater.

Elle se massa la gorge distraitement, espérant sans vraiment y croire que son amie ne fasse pas le lien avec son ‘petit’ problème de boisson.

Azuki fronça les sourcils devant le geste instinctif de son amie mais ne dit rien. Elle pouvait plus comprendre ce que la jeune femme vivait et savait parfaitement que dans certains cas Jack devenait votre ami le plus sincère. Oh, bien sur, elle ne cautionnait pas ses excès mais elle pouvait les comprendre. Il fut un temps, qui n'est pas si lointain que ça, où elle avait, elle-même, faillit se confier toute entière à le bon vieil ami Jack. Mais à ce moment là, alors qu'elle était tout au bord du gouffre, les pieds pendant dans le vide, la jeune femme épuisée qui lui faisait maintenant face s'était retrouvée internée. Une inommable connerie, si vous voulez son avis; mais bizarrement la plupart de gens n'en avait que faire de celui-ci. Alors se résignant, elle avait fait avec. Après tout, elle n'était pas vraiment de la famille. Pourtant même si aucun lien de sang ne la reliait aux deux descendantes Snape, elle leur avait donner les lieux et places de sa famille. Elle avait bien le droit de choisir qui bon lui semblait.

La jeune femme adressa un petit sourire encourageant à son amie et jeta un coup d'oeil dans le sachet. Trois potions de chaque. Parfait. Cela lui serait bien suffisant... à moins qu'une certaine Gaby vienne lui rendre visite et qu'elles décident de vider sa réserve!
D'un geste fluide, elle remit une mèche de cheveux noir d'encre derrière son oreille et farfouilla dans ses poches à la recherche de sa bourse. Elle redonna sa taille normale à celle-ci et en sortit le montant demandé. Une à une les pièces d'or vinrent atterir sur le comptoir formant ainsi un petit monticule rutilant. Poussant un soupir, azuki s'appuya coude sur le comptoir et plongea son regard écarlate dans celui de Gabriel.

- Pas bien dormi cette nuit hein?

Elle n'attendit cependant pas que son amie lui réponde sachant parfaitement de quoi il en retournait. avoir une voix dans sa tête n'était pas agréable tous les jours. La sienne s'était bien calmé depuis le jour où elle avait accepté qu'elle ne changerait jamais ce qu'elle était et de toute manière elle ne le voulait pas vraiment. Mais dans son cas, elle avait eu toute sa vie pour se pencher sur ce problème et c'était loin d'être le cas de son amie. Avec le temps, elle espérait que cela lui passerait ou qu'au moins elle pourrait vivre avec non survivre avec.

- Ca te dit de fermer la boutique un peu plus tôt et de venir papoter avec moi autour d'une de mes si confortables tables?

Son amie ne l'y tromperait pas, Azuki savait pertinamment ce qui se passait dans la petite tête en face d'elle. Enfin, dans les grandes lignes en tout cas. Elle avait vu et vécu certaines choses qui n'avait fait qu'endurcir son caractère de base. Bien qu'à l'extérieur Azuki portait, tout comme Garbiel, un masque de désintérêt qui pouvait tromper la plupart des gens autour d'elle. Il n'y avait vraiment eu que peu de personne pour la comprendre à vrai dire. Trois pour être précise, l'une était morte depuis bien longtemps, l'autre était on ne savait où dans cette foutue ville et la dernière était en face d'elle en train de peser le pour et le contre de sa proposition.

-Ce sera avec plaisir, Azuki. Je vais jeter tous les cafards dehors, je reviens.

La jeune femme regarda la potionniste foutre allègrement dehors les quelques clients qui parcouraient le magasin à cette heure-ci. Ahhh, le tact n'avait jamais fait partie des qualités dominantes de sa famille. Azuki était plutôt bien placé pour le savoir. Il était parti sans un mot, sans une explication. Oh, elle ne lui en voulait pas ou plus pour être précis. Sur le coup, bien évidemment cela lui avait fait un choc, mais elle était jeune à cette époque pas stupide. Elle savait pertinement depuis le début que cette promesse n'avait rien été d'autre qu'une fable pour la rendre dépendante. La voix de son père qui lui pourissait la vie à force de raisonner dans son pauvre petit cerveau adolescent était bien plus importante à ses yeux, magnifiques soit dit en passant, que sa petite personne.

Dommage, la voix avait presque disparu avec les années. Il ne lui restait plus que des bribes de souvenirs décousus. Azuki secoua doucement ses mèches noires et cligna des yeux, cachant pendant un instant leur rouge écarlate. Les souvenirs ne lui apporteraient rien, elle le savait et il été hors de question qu'elle les laisse régenter sa vie future. Elle ne s'était pas battu durant toutes ses années pour s'en sortir avec le minimum de dégats pour tomber dans l'apathie la plus totale. Elle avait autre chose à faire de surcroit. Elle devait remettre son amie dans le droit chemin... Enfin aussi droit que pouvait être le chemin d'une serpentard pure souche. De toute manière, la droiture n'est pas une matière qu'elle avait suivit en cours, elle préférait machiavélisme et sadisme ! Deux matières qui se confondaient parfois et dans lesquelles, elle excellait.

Un sourire de psycopathe vint se plaquer sur ses lèvres. Heureusement que Gabriel était déjà en train de mettre les clients dehors sinon il aurait suffit de regarder son visage pour qu'ils fuient tous rejoindre les jupes de leurs mères. Elle prit beaucoup du physique maternelle mais pour les expressions faciales, c'était papa tout craché. De quoi faire flipper quelques personnes. Perdue dans ses pensées, Azuki sursauta, imperceptiblement pour des yeux non aguéris, à l'entente de la voix à sonn côté.

-On se tire ?

Elle se retourna et vit la boutique désertée. Les dernières traces de vie dans cette amas d'étagères et de potions diverses se trouvaient être son amie et elle-même. C'était pas tous ça mais il était grand temps d'aller demander un soutien stratégique au Général.

- Yep.

Juste trois lettres qui scellaient leur après-midi. Azuki sortit et se dirigea les mains dans les poches vers son home sweet home, Gabriel à ses côtés. Les deux jeunes semblaient extrèmement intéressées par la découverte du sol de Pré-au-Lard et ne devaient pas donner une bonne impression aux passants mais elles s'en fichaient comme d'une gigne. D'abord consulter le Général et après on verra.