Au Petit Potionniste [Apothicaire]

Severus partit dans la réserve chercher tout ce dont sa fille avait besoin. il revint les bras chargés d'ingrédients et d'une serviette qu'il jetta sur la tête de sa fille.

-Que ce passe-t-il ?

Persephone s'essuya le visage :
-Le directeur a été blessé et je sais pas pourquoi mais Carmilla m'a envoyé cherhcer des trucs ici.
Elle se dirigea vers la porte :
-il faut que tu me suive jusqu'à l'infirmerie de l'école..
Elle jeta la serviette que son père lui avait donné sur le comptoir.

Severus fit venir sa robe de la réserve et l'enfila par dessus son pantalon et sa chemise. Il sortit à la suite de sa fille les ingrédients dans les poches.

Allons-y. dit-il impassible.

Perséphone marcha rapidement en direction du château sans vraiment preter attention si son père était toujours là. Seul le bruit de leurs pas raisonnait dans la nuit. Ils arrivèrent devant le Chateau et Perséphone Poussa la lourde porte et conduisi son père jusqu'à l'infirmerie...

Persephone marchait d'un pas rapide. Thomas avançait à côté d'elle, depuis qu'ils étaient sortis de l'école, ils n’avaient pas décroché un mot. La jeune fille avait juste prit la main de son fiancé lorsqu'ils étaient arrivés.
Cela faisait maintenant une bonne vingtaine de minutes qu'ils marchaient. Le soleil commençait à décliner et les ombres s'allongeaient sur le sol. Le couple arriva enfin dans le village.
Les rues de Prè-au-Lard était quasiment désertes. Seul quelques sorciers à la mine peu recommandable traînaient ça et là. La jeune fille frissonna et se rapprocha du blond. Elle tourna au coin de la seconde ruelle et marcha encore une dizaine de mètres. Ils étaient arrivés directement derrière la boutique de Severus. La rousse sortie sa baguette et la pointa sur la porte.

-Alohomora...

On entendit un déclic et la porte s'ouvrit légèrement. Thomas l'ouvrit en grand et poussa la jeune fille à l'intérieur puis il referma la porte. La Serpentard regarda tout autour d'elle. Des toiles d'araignées pendaient un peu partout, une couche de poussière blanchissait la surface des meubles, l’adolescente sentie un courant d’air, la porte était pourtant fermée. Elle remarqua alors qu’une des vitres était cassée. Elle soupira, voir la boutique de son père finir ainsi l'attristée. La rouquine se tourna finalement vers son petit ami.

-Il faudrait qu’on fouille un peu pour trouver quelque chose. Elle pointa une armoire dans le fond de la pièce. Commence par ça, je vais aller voir dans le bureau de mon père.

Sur ces mots la jeune fille se dirigea vers la petite pièce qui servait de bureau à Severus…

Pers' entra dans la pièce. Le bureau était encore en bon état. Rangé, quelque peu poussièreux, mais toujours aussi ordonné, le ministère ne semblait pas être passé par là, ou n'avait pas trouvé ce qu'il cherché au premier abord. Elle alluma la petit lampe qui tronait sur la table et retira sa cape qu'elle posa sur le dossier d'une des chaises. Elle remonta ses manches et dégagea les quelques mèches qui lui tombé devant les yeux. Il lui fallait maintenant trouver quelque chose pour sa soeur, mais par où commencer.
Elle s'approcha des étagères sur lesquelles s'empilaient des dizaines livres et des dizaines de livres. la jeune fille farfouilla la dedans pendant quelques minutes, mais visiblement il n'y avait rien. Elle se dirrigea vers le siège de son père et se laissa tomber dedans.
Puis elle ouvrit le premier tiroir du bureau. Celui ci était remplie de plumes et de flacons d'encres, elle le referma et ouvrit le second. Il était remplie de parchemin. Elle le referma également et ouvrit le dernier. Enfin elle essaya car le meuble resistait. La rouquine pesta et s'accroupie pour avoir un meilleur appuie. Elle posa les deux main sur la poignée du tiroir et tira de touted ses forces. Rien, il ne bougea pas d'un milimmètre. La jeuna fille commenca à perdre patience, elle mit son pied pour prendre appuie et tira par petits coups sec. Le meuble émit quelques craquement. Elle tira une dernière fois très fort et le tiroir céda enfin d'un un craquement sourd. L'adolescente fut dessequilibrée et se retrouva étalée sur le sol. Elle s'assit et regarda le tiroir béant avec un sourire triomphale.

-Tu croyait pouvoir me réssiter longtemps...

Il était plein de fiole en tout genre. Elle plongea la main dedans et en sortie une petite fiole contenant un liquide violet. Elle le porta à hauteur de ses yeux et le tourna pour voir l'étiquette. Un petit morceaux de papier jaunit sur lequel elledistongua l'écriture fine de son père, y faissait office, les mots "potion pour Gaïa" était noté dessus. La Serpentard lacha dans un souffle un sourire aux lèvres.

-Enfin...

Elle se pencha sur le tiroir pour fouiller dedans quand elle entendit un bruit de verre brisé dans la réserve elle se leva précipitament, referma le tiroir d'un coup de pied et se dirigea en courant vers la pièce attenante. Elle aperçue un homme à la haute stature, tenant Tom. Elle entendit son petit ami prononcer le nom du directeur. Qu'est ce que Dablord faissait ici. Pers' ne laissa pas le telps à Thomas de finir sa phrase elle s'avanca au milieu de la pièce et prit la parole.

-Bonsoir professeur. C'est moi qui ai emmené Tom ici. Je voulais qu'il m'accompagne pour chercher quelque chose. Elle glissa la fiole qu'elle avait trouvé quelques minutes auparavent dans la poche de sa jupe. Puis fit avança jusqu'à se retrouver à côté de Tom.Il n'est en rien à blamer, il m'a suivit parce que je lui ai demandé.

Persephone regarda avec étonnement son directeur. Il était peut être surpris de les trouver elle et Tom ici, à cette heure ci mais elle était tout aussi étonner. Qu'est ce que Dablord pouvait bien faire dans la boutique de son père. Continuait-il sa traque ??? Lorsque le directeur lui demanda la raison de sa presence, elle abandonna son air insolent, et toute résistance. Etrangement elle n'avait pas envie de tenir tête au directeur pour une fois, il avit eu la gentillesse de les aider elle et sa soeur lorsque Severus les avait abandonné, il les avait couverte mainte fois. Elle lui devait bien ça.
Elle baissa la tête et plongea la main dans sa poche. Elle resortie la fiole qu'elle y avait glissé quelque instants auparavent et releva les yeux vers son professeur come une petite fille prise en faute.

-J'ai entrainé Tommy ici pour qu'il m'aide à trouver quelque chose pour Gab'. Elle ouvrit la main et montra la fiole à Evans. C'est une potion pour elle, notre père en préparé souvent à l'avance. Gab' n'a pas vraiment une santé de fer et papa prévoyait toujours le coup...

Persephone referma la main sur la fiole et la remit dans sa poche quand la voix de sa meilleure amie se fit entendre. Elle eut bien du mal à dissimuler sa surprise.

-Mais...par Morgane 'zuki qu'est ce que tu fais ici ?!?

Lorsque le directeur leur demanda de sortir la jeuen fille acquiessa et se dirigea vers le bureau de son père, elle prit sa cape et éteignit la lumière puis rejoignit ses amis. Elle alla vers la porte que Tom avait déjà ouverte, prête à disparaître dans la rue, lorsque le Dblord dit vouloir lui parler. Elle fit signe à son petit ami et à azuki de sortir puis s'avança vers Evans.

-Qui y a t-il professeur ???

La jeune fille suivit le directeur dans la reserve, elle le regarda faire sans rien dire fixant ses pieds. Elle se sentait mal de la réaction qu'elle avait envers Tom. Après tout il ne lui avait rien fait. Certes il avait oublié son anniversaire, mais bon en attendant c'était Thomas. Elle l'aimait pour ça. Mais quelque chose l'vait poussé à lui fiare la tête et celà faissait maintenant plusieurs mois, elle se sentait terriblement stupide et s'en voulait profondement. Pers' était plongé dans ses pensées lorsque, Dablord fouillant dans les étagères avec frénésie, lui demanda si Sévy venait souvent ici.

-Ben naturellement c'est ça boutique. Sauf si vous parlez d'après sa "disparition". Depuis je ne l'ai pas revue.

Enfin si elle l'avait revu. Mais assez furtivement. Au mariage du cabot et de sa prof de métamorphose. De toute façon quand Sévérus avait décider de disparaître, le retrouver n'était pas une mince affaire. De toute façon la jeune fille c'était faite à l'idée de ne plus le revoir. Tout comme Remus d'ailleur. Lui aussi depuis le mariage ne lui avait plus donné signe de vie. Il lui avait pourtant juré de ne jamais l'abandonné. Peut être que la raison pour laquelle elle s'éloigné elle même de Tom était celle là. L'impression que tout ceux qui l'aimait la laissé tomber. Elle sursauta lorsque un bruit de verre brisé se fit entendre, Evans venait de jetter au sol le contenue de l'étagère. La rouquine s'avança vers le dirlo.

-Non mais ça va bas bien chez vous...Elle s'accrouppit pour voir s'il y avait encore quelques survivants. L'homme lui demanda alors si elle avait déjà vu un homme brun au yeux bleus sortir d'ici. L'adolescente se releva sans lacher le regard de son directeur. Non jamais. Pourquoi ???

Pers' regarda son dirlo avec étonnement. Pourquoi celui ci répondait de façon évassive à sa question. Plus le tmeps passé et plus la jeune fille trouvait le comportement de l'homme étrange. Elle haussa les épaules et se remit à ramaser les morceaux de verres brisés. Evans lui ordonna alors de lacher ça et de sortir. L'adoelscente s'éxecuta sans un mot et se dirigea vers la porte. Elle jeta un regard en arrière lorsqu'elle entendit son diresteur prononcer une formule et elle eut tout juste le tmeps de voir les débrits au sol disparaitre. Elle continua sa route en direction de la sortie et rejoint Tom qui l'attendait, assit sur les marches du perron. Elle ferma la porte, passa sa cape sur ses épaules et descendit les marches.

-Tu viens on rentre, que je puisse donner sa à Gab'.

La Serpys attendit que son petit ami se lève et la rejoingne. Tous deux marchèrent d'un pas rapide en direction de l'institut.

Stéphane devait absolument obtenir quelques petites choses très utile quand on est à sa place, il alla donc dans une boutique peu fréquentée pour faire ses acquisitions dans la discrétion la plus totale. Stéphane poussa la porte et la referma derriere lui. Personne n'etait à l'intérieur, même le vendeur avait dû s'absenter. Stéphane se dirigea vers l'armoire à potions, pris ce dont il avait besoin, une fois son inventaire complet, il déposa tout de même l'argent qu'il devrait payer. Il placa ses 200 Gallions dans le tiroir du comptoir et sortit de manniere la plus anonyme. Personne ne l'avait vu, et personne ne saura qu'il serait passé, ainsi il aura duper ceux qui pourrait croire qu'il préparait un mauvais coup, mais surtout ceux qui étaient à sa recherche depuis son époque d'aurotesque en France.



[Philtre de paix : 100 Gallions
Philtre de confusion : 65 Gallions
Potion de régénération sanguine : 25 Gallions
Crème contre les hématomes: 10 Gallions
soit 200 Gallions]

[Vendredi / Eté / 2009
22h]

Décidée de s’occuper de sa toute nouvelle boutique le plus tôt possible, Gabriel était partie direction Pré-au-lard dès sa sortie du Ministère. Elle était entrée à l’intérieur du Petit Potionniste - ils avaient été vachement rapide quand même - et avait froncé le nez en avisant la poussière qui recouvrait tous les meubles. Lâchant un grognement, digne d’un monstre de conte de fées, elle avait sorti sa baguette de sa poche et avait lancé deux trois sorts de nettoyage basiques. Elle traversa la pièce afin de rejoindre la réserve pendant que les balais qu’elle avait enchantés continuaient de nettoyer. Elle dû répéter la manœuvre dans l’arrière boutique et une fois que ce fut relativement propre, elle se laissa tomber sur une chaise qui traînait dans le labo. Elle se prit la tête dans les mains et grogna. L’espace d’un instant, quand la voix gagna en intensité, elle eut l’envie de retourner au Ministère et de rendre les clés. Cet endroit avait bercé une partie de son enfance et comme tout ce qui était lié à Severus, cela la rendait dingue, dans le sens littéral du terme. Elle se tassa sur le siège agrippant ses cheveux à pleine main. Elle secoua la tête à plusieurs reprises essayant par là de reprendre ses esprits et contrôle d’elle-même mais échoua lamentablement.

*Comme tout ce que tu entreprends* fit la voix et elle hurla du plus fort qu’elle put couvrant la voix de Severus dans sa tête par son cri.

Si adolescente, entendre les paroles que son père avait pu prononcer en sa présence dans son esprit lui avait permit de ne pas perdre la tête - ou tout du moins s’en était-elle persuadée à l’époque, - aujourd’hui, après son internement, c’était le signe avant coureur d’une crise de schizophrénie aigue qu’elle tentait d’empêcher. Elle était folle à lier, ils n’auraient jamais dû la laisser sortir. Il fallait qu’elle s’éloigne de son père et de tout ce qui pouvait lui rappeler jusqu’à son existence. C’est pour cette raison que Gaïa était devenue Gabriel. Et si elle avait pu elle serait allée jusqu’à changer d’apparence. Mais pour cela il aurait fallu qu’elle fasse face à son propre reflet. Elle en était arrivée à un point qu’elle ne pouvait pas se regarder dans la glace. Ses yeux, son regard, son sourire lui rappelait son pè…- non ! - Severus et ce n’était pas elle qu’elle voyait mais lui. On lui avait dit qu’elle ne pourrait pas passer sa vie à fuir ce qu’elle avait été et ce qu’il avait fait d’elle, mais elle était bien partante pour essayer. Elle se balança d’avant en arrière pour se calmer, refluant les images de son passé en inspirant une profonde goulée d’air. Elle attendit encore un moment et quand elle fut sûre du silence régnant et dans la boutique et dans sa tête, elle rouvrit les yeux. On lui avait dit que si un jour elle voulait pouvoir être véritablement elle-même, il lui fallait faire preuve de courage et combattre ses démons. Très peu pour elle, elle était une Serpentard, pas une Griffondor et il ne fallait pas être un génie pour savoir pourquoi. Ses démons, elle préférait largement les fuir. Sauf qu’elle n’avait pas vraiment envie de continuer à entendre des, ou plutôt une, voix à chaque fois qu’elle se retrouverait en face de quelqu’un ou quelque chose qui lui rappellerait son géniteur. Comme par exemple sa sœur.

La jeune femme secoua la tête - ce n’était franchement pas le moment d’y penser - et se redressa. Elle fit le tour de la salle des yeux et décida de changer quelques petites choses. Finit l’apparence lugubre rappelant bien trop le caractère de Severus, il était temps qu’un peu de couleurs entre dans cette boutique. Elle pointa sa baguette sur les murs de la réserve et les deux plus grands pans devinrent gris clair tandis que les deux autres se tintaient d’une jolie couleur verte émeraude. Elle déplaça les étagères contenant les ingrédients et les potions et les cala dans un coin de la pièce avec le chaudron, les éprouvettes et le restes des ustensiles qu’elle agença en un mini laboratoire. Elle récupéra alors la chaise sur laquelle elle était assise et d’un mouvement souple du poignet la transforma en un long rideau vert sombre qu’elle étendit au milieu de la pièce, la séparant en deux. Elle prit certains cartons et les transfigura en un lit, une commode, une table de chevet et une armoire. Elle les disposa afin d’en faire une chambre. Une fois le cas de la réserve - et de l’endroit où elle allait dormir - résolu, elle retourna dans la salle qui allait véritablement servir de magasin et les murs de la pièce prirent une douce couleur crème et chocolat. Les étagères et le comptoir, noirs jusque là, s’éclaircirent et l’aspect lugubre de la boutique disparu totalement. Gabriel laissa un sourire en coin jouer sur ses lèvres alors qu’elle admirait son travail. Si, avant tout ressemblait à Severus, maintenant plus rien ne pouvait lui rappeler l’homme qui avait fait de sa vie un Enfer.

-Dans les dents, souffla-t-elle victorieuse.

Gabriel rangea sa baguette, s’étira et jeta un coup d’œil critique à la porte de la boutique. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle secoua la tête, demain matin, elle ferait changer la serrure. La jeune femme se détourna et partie se coucher après une rapide douche.

[Vendredi / Eté / 2009
11h28]

Gabriel avait eu une semaine des plus calmes. Elle avait décidé le jour de l’acquisition de sa boutique qu’elle ne l’ouvrirait pas tout de suite. Premièrement, parce que cette histoire de serrure ne la rassurait pas, sa sœur serait encore capable de se pointer à l’improviste, même si elle était présentement confortablement installée dans le salon de la Cullen Family avec une bague de dix kilos au doigt. Et non, Gabriel n’était pas jalouse - la jalousie était le domaine de Perséphone, - se lier à vie avec un homme, très peu pour elle. Deuxièmement, elle devait d’abord faire quelques potions qu’elle mettrait dans la boutique, afin de les vendre. C’est pourquoi, dès son réveil, le lendemain, elle avait fait changer la serrure et s’était enfermée dans son labo pendant une longue semaine. Elle s’était attaquée à des potions relativement faciles et avait laissé son esprit vagabonder pendant ce temps. La dernière fois qu’elle s’était retrouvée dans la boutique de son père, datait de sa première ou deuxième année, elle le revoyait derrière son comptoir lui refusant une embrassade alors que juste avant il avait serré Perséphone dans ses bras. Sur le coup, elle n’avait pas fait le rapprochement. Après tout, son père semblait vraiment avoir du mal avec sa sœur, la traitant de ‘petite peste’ tandis qu’il appelait Gaïa ‘mon ange’. Ce n’est que bien plus tard qu’elle s’était véritablement rendue compte, que le soi-disant amour que lui portait son père n’existait pas. La seule qu’il avait aimé c’était Perséphone. Elle avait passé son enfance à lui obéir au doigt et à l’œil, comme le bon petit soldat qu’elle était alors que Perséphone avait une relation plus que houleuse avec lui. Chaque mot qu’il prononçait, était parole d’Evangile pour la petite Gaïa qui s’empressait de faire tout son possible pour plaire à l’homme qu’elle aimait le plus au monde. Et pour au final, être la cause involontaire de sa mort et donc de sa propre folie. Laisser ses pensées la diriger vers son passée n’avait pas été une bonne idée, elle avait eu une crise violente et avait détruit toutes les potions qu’elle venait de réaliser. Une fois calmée, elle s’était remise à la tache, l’esprit focalisé sur les potions et rien d’autre. Et la semaine qu’elle s’était donnée avant la réouverture de la boutique était arrivée à terme sans aucun autre incident.

Lorsqu’elle se leva, ce jour là, de bonne heure, Gabriel prit une douche et enfila un jean et des bottes noirs avec un débardeur blanc et une chemise bleue. Elle laissa ses cheveux tomber en une cascade sur ses épaules et jusqu’à sa taille et sorti de la salle de bain sans jeter un regard au miroir brisé. Elle déverrouilla la porte et s’installa derrière son comptoir, un sourire sur le coin des lèvres. Il y eu pas mal de remue-ménage, des gens qui venaient voir ce qu’était devenue la sinistre boutique du Mangemortesque une fois rachetée et qui repartaient les mains vides, surpris et parfois déçus. Certaines personnes avaient vraiment l’air louche et quelques unes fixèrent Gabriel à long moment avant de secouer la tête et de repartir sans rien acheter. L’espace d’un instant, elle cru que changer de nom n’avait servit à rien, que les gens savaient qui elle était et que personne ne l’oublierait. Mais, finalement, les questions qu’on lui posait était relativement toujours les mêmes. Quel était son nom, d’où elle venait, qu’est-ce qui l’avait poussé à reprendre cette boutique si angoissante. Les gens semblaient lui faire plus ou moins confiance grâce au tons chauds de la pièce et pour la jeune femme, le tour était joué. Bien vite, le flux de potentiels clients s’amenuisa et peu avant midi, elle fut seule dans sa boutique. Gabriel caressa l’idée de fermer la boutique lorsque le carillon sonna et que quelqu’un entra. La jeune femme releva le nez du livre de potion dans lequel elle s’était plongée quand sa boutique fut vide et haussa un sourcil en direction de l’homme qui venait d’entrer et regardait autours de lui. Quand il se tourna vers elle, elle lui fit un sourire angélique, gardant une façade devant son client. Mais au fur et à mesure qu’il parlait, son sourire se figea et devint une grimace d’agacement. Qu’est-ce que ce pauvre type lui voulait ? Avant qu’elle n’ait pu lui répondre, l’inconnu se dirigea vers la porte, près à partir, mais s’arrêta avant. Il reprit la parole et Gabriel eut un rictus.

-Prof, hein ? Vous venez de Veranda ? fit-elle en se déplaçant.

Elle se plaça devant le comptoir et s’appuya contre le meuble, bras croisés. Elle fixa d’un regard pénétrant et froid, l’homme face à elle, avant de désigner la boutique d’un signe de tête, un sourire carnassier jouant toujours sur ses lèvres.

-Je fais mes potions moi-même, fit-elle d’une voix neutre, et quand à ma clientèle, je crois savoir que si vous ne faites pas parti de la police magique, ce n’est en rien vos oignons. Elle fit une pause pendant laquelle elle fixa l’homme avant de reprendre, adoucissant légèrement sa voix : Je viens d’ouvrir, pas mal de personnes sont passées mais je suis bien incapable de dire si elles étaient des habituées.

Elle décroisa les bras, fit un geste vague comme pour chasser une mouche et se détourna afin de retourner derrière le comptoir. Elle ferma son livre d’un geste sec et le fit glisser sur le côté afin de se reposer sur le mobilier. Elle verrouilla ses yeux bleus dans ceux de son vis-à-vis.

-C’est à vous de savoir si vous pensez pouvoir me faire confiance, je n’ai pas mon mot à dire là-dessus. Mais si je peux vous donner un conseil, Monsieur, c’est bien de ne jamais faire confiance à qui que ce soit.

Gabriel haussa les épaules et fit couler ses doigts le long du meuble, l’air absente. N’avait-elle pas elle-même accordé sa confiance à un nombre limité de personnes ? Et toutes ces personnes ne l’avaient-elles pas trahis les unes après les autres ?