The White Shadow [Pub]

Après s'être octroyée une petite pause déjeuner et s'être remise des émotions que lui avait fournies son escapade Ministère de la Magie et surtout ses nombreux couloirs, Azuki se décida à mettre en ordre sa boutique. Depuis le temps que celle-ci était vide, elle se doutait bien qu'elle aurait du travail mais elle ne s'en doutait pas à ce point.
A peine fut-elle devant le numéro 10 de la rue qu'elle laissa s'échaper un soupir. La boutique qu'elle venait d'acquérir faisait le coin de la rue et s'ouvrait aux clients à l'aide de deux grandes baies vitrées. Toutefois, la peinture; qui devait être autrefois rouge de celle-ci, s'écaillait plus qu'elle ne recouvrait les murs. En cet insitant, elle bénit le fait d'être une sorcière et de pouvoir arranger cela d'un simple mouvement de baguette.
La jeune femme remit en place une de ses mèches qui s'était échappée de son attache.

*et à la une, à la deux... c'est partie*

Elle fit glisser la clef dans la serrure et entendit la serrure s'ouvrir. En entrant dans la pièce, Azuki remonta ses manches et sortit sa baguette magique, avant tout faire un peu de ménage. Le premier sort que prononça la jeune propriétaire produisit une musique moldue qui due réveiller tout le quartier si par malheur les propriétaires des différentes boutiques qui l'entouraient tentaient vainement de faire la sieste. Le grand ménage pouvait commencer.
Si elle connaissait les sorts par coeur cela aurait été assez facile mais bien sûr on ne peut pas être parfaite. Elle posa à même le sol poussiéreux la besace qui l'accompagnait et en sortit un gros grimoire intitulé : Mille et un sorts domestiques. Elle s'assit en tailleur et feuilleta le bouquin à la recherche d'un sort dépoussierant pour commencer.

- Watttcha, snifff.

Oui, le dépoussierant était la priorité. Après s'être battu pendant.... deux bonnes heures quand même, elle finit par retrouver un local vide certes mais propre et remit à neuf. Le parquet noir d'ébène brillait à nouveau et la peinture des murs avait quittée le orange crillard délavé d'avant pour revêtir un gris moyen qui remplissait la pièce d'un brun de luminosité qui ne lui faisait pas de mal. Le plafond blanc avait retrouvé une nouvelle jeunesse mise en valeur par le lustre en fer forgé qui y pendait et éclairé de ses douze bougies le centre de la pièce en laissant les bords dans une semi-pénombre.
Azuki opina de la tête fière d'elle, ça se profilait comme elle le voulait. Après avoir fouillé les tréfonds de sa besace, à croire que ce sac avait appartenu à Marie Poppins et qu'il ne voulait pas rendre les choses qu'on y mettait, elle sortit le catalogue de meuble qu'elle avait emprunté dans une boutique de la rue principale.
Elle choisit un à un les meubles qui décorerait son antre et les mit en place. Désormais, le passant qui regardait à l'intérieur découvrait une pièce en semi-obscure intime parsemée de table entourée de chaise en bois d'acajou. Le feu qui ronflait dans la cheminée du fond de la pièce laissait courrir sur le mobilier des reflets ondoyants et mouvants.
Ca et là, sur les murs, étaient disposées des appliques où des bougies aux flammes bleues brûlaient joyeusement. Et enfin, juste en face de la porte, le comptoir. Son comptoir. Entièremet en acajou avec des jonctions en fer forgé, il se dressait devant une étagère qui serait bientôt surchargée de bouteilles diverses. Derrière celui-ci se trouvait une porte menant directement à ses appartements menant à l'étage.
Pour le moment, la jeune femme n'y avait fait que le strict minimum. Elle l'avait entièrement rafraichit et meublé pour qu'elle puisse y vivre mais avait lâchement abandonné sa valise en plein milieu de son salon. Cela attendrait, elle avait bien d'autres choses à faire avant de penser à son confort.
Encore quelques petits sorts pour remettre la devanture en état et pour que celle-ci arbore un joli noir brillant silloné d'arabesques argentées et arborant sur le montant de la porte en grandes lettres caligraphiées gothiques le nom de la boutique : The White Shadow. Pour compléter le tout, une enseigne se balançait au gré du vent portant le nom du bar qui ouvrirait sous peu et au-dessus une représentation d'une dame blanche.
La jeune femme épuisée remis ses différents livres et catalogues dans sa besace, la balança sur son épaule et sortit. Elle referma à clef la boutique et soupira de bien être, le plus gros était fait et il était six heures passé et elle méritait bien une collation. Riant de l'incongruité de la situation, elle se dirigea vers les Trois Balais pour s'y sustanter. Après tous ses efforts d'aujourd'hui, elle n'avait plus vraiment envie de faire la cuisine.

[Dimanche / Eté / 2009
9h]

La jeune femme grommela en ouvra la porte d’un coup de pied. Elle en avait plus que marre de passer son temps dans des boutiques et de faire toutes sortes d’aller et retour depuis bien deux jours. Après les réparations et son installation dans l’appartement qui surplombait son bar, elle avait passé le reste de sa soirée à faire les boutiques en quête de tout ce qui lui faudrait pour pouvoir enfin ouvrir au public son antre.
Elle n’était pas un bourreau du travail en règle générale mais là, elle commençait à en avoir assez de l’inaction. Elle était barmaid pas décoratrice d’intérieur que diable. Il est vrai que sur les plans et autres paperasses qu’elle avait eu le loisir d’étudier lors de son achat au Ministère, elle avait trouvé la boutique parfaite et très bien située. Un peu en dehors de la rue principale mais assez facile d’accès tout de même, elle n’en restait pas moins en piteux état lorsqu’elle l’avait découverte la veille.
Ça lui apprendra à signer sans avoir lu un état des lieux. Bon, elle ne l’avait pas payée cher et après tout elle était une sorcière. A la manière moldue, elle en aurait pour des semaines de labeur. Il n’empêche qu’elle était en pleine crise de nerfs à l’instant présent.

La vendeuse du magasin d’alcool dans lequel la jeune propriétaire se trouvait un peu plus tôt y était peut être pour beaucoup. Peut être ?! Nan, elle y était pour tout ! Azuki avait finit la veille tout ce qui avait à trait avec la décoration, le mobilier et sa propre installation. Son appartement et son lieu de travail étaient à présent parfaits, enfin à ses yeux.
La décoration serait sûrement un peu sombre pour quelque uns mais les différentes lumières donnaient tout de même un aspect chaleureux à l’ensemble que ce soit dans l’un ou l’autre des étages. Elle avait imprégné le tout de son essence, ne laissant aucun doute sur le propriétaire des lieux. On devinait facilement le côté sombre et mystérieux qui l’habitait lorsqu’on pénétrait dans son antre.
Toutefois, si on pouvait sentir une certaine fermeté et rudesse dans le mobilier, on ne pouvait ne pas remarquer la douceur réconfortante qui émanait du jeu de lumières sur les tentures d’un bleu glacier presque gris qui entouraient chaque fenêtre et cachait aux yeux de tous la porte qui menait à ses appartements. De ce fait, elle se sentait bien ici et soupira en posant un peu partout les paquets qu’elle avait achetés un peu plus.

Cette idiote de vendeuse l’avait regardé avec des yeux de strangulots hors de l’eau lorsqu’elle lui avait mis sous le nez les cageots d’alcool et de différents jus de fruit qu’elle souhaitait acheter. Après qu’elle lui ait tout déposé sur son comptoir et remis en taille normale, le sort de rétrécissessement était son préféré, la vendeuse lui avait fait une petite moue narquoise et lui avait sussurée que sans adulte elle ne pouvait pas acheter d’alcool.
A ce moment là, l’avada lui avait démangé la baguette. Elle avait par miracle réussit à ne pas réduire en miette la greluche en face d’elle mais ne s’était pas gênée pour lui faire comprendre le fond de sa pensée. Après l’avoir traitée d’organisme monocéphalique et unineuronale et autres joyeusetés de ce genre, elle lui avait fourré sa baguette sous le pif et lancé un simple sort de reconnaissance qui prouvait son âge.
La « votre agent de caisse : Barbara » s’était complainte en excuses diverses et nombreuses et lui avait enfin permis de régler ses achats et de partir de cette antre du diable. A l’avenir, elle commanderait par correspondance et se ferait livrer. Il était hors de question qu’elle reteste l’imbécillité chronique de cette femme.

D’un mouvement lest de baguette toutes les bouteilles se placèrent sur l’étagère et sous le comptoir, le surplus se glissant sous une trappe qui menait à la cave. Azuki s’installa sur le tabouret qu’elle s’était installée derrière le comptoir et se servit une bière. Elle en avait bien besoin après toute ses épreuves. Il était encore tôt, les clients étaient plutôt rares dans la matinée mais elle préféra rester là. Elle lança un dernier sort pour multiplier sa carte et la déposer sur chaque table qui jonchait la pièce. Une fois cela fait, elle se plongea dans un livre en attendant son premier client.