Mauvaise surprise

[Samedi/ Eté/ 2009
15h00]

Persephone flânait dans les rues, heureuse. Cela faisait près de trois ans qu’elle n’avait pas remit les pieds à Pré-au-lard. Le vieux village n’avait absolument pas changé. Il y avait toujours les mêmes boutiques et les mêmes bars. Bref, elle avait l’impression de n’être jamais partie.
Le sol était boueux, preuve qu’il avait plu ce matin. Heureusement cet après midi le soleil daignait enfin pointer son nez, et il faisait presque chaud, enfin si on omettait les bourrasques de vent qui faisaient voleter les mèches folles de la rouquine.
La jeune femme n’était plus vraiment habituée à la météo de Grande-Bretagne, résultat, à chaque coup de vent elle frissonnait. Elle s’arrêta devant la vitrine d’un magasin de vêtements. Pour une fois un magasin de vêtements sorciers qui proposait des choses correctes. Est-ce que les sorciers avaient enfin compris que leurs robes étaient hideuses et ne ressemblaient à rien ??? Mais elle ne s’attarda pas plus que ça. Elle n’était pas venue pour trainer dans les magasins, mais pour voir l’ancienne boutique de son père. Mais impossible de mettre la main dessus. Avait-elle était détruite ??? C’était impossible, Il lui aurait écrit, à elle ou sa sœur. Elle refit un tour dans le village mais rien, pas la moindre trace de La goutte du Mort Vivant. Par l’enfer, où était donc passé cette fichu boutique.
Même si elle n’appréciait pas vraiment de demander son chemin, elle allait devoir s’y résigner. Elle s’approcha d’une femme qui portait une robe très…colorée, elle était un peu plus petite qu‘elle, les cheveux courts et noirs et lui tournait le dos. Elle lui tapota sur l’épaule et lorsque la femme se retourna, elle lui adressa un sourire.

-Excusez moi madame, je suis à la recherche d’une boutique mais je ne connais pas très bien l’endroit. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille. Peut-être pourriez vous m’aider, il s’agit de la "Goutte du mort vivant" ?

La jeune femme retira ses lunettes de soleil et les glissa dans ses cheveux pour retenir les mèches qui lui tombaient dans les yeux.

[Samedi/ Eté/ 2009
15h15]

Merlin cette femme était vraiment, étrange. Ce qui surprit Persephone, outre la couleur flamboyante de la robe de son vis-à-vis, ce fut le flot de parole qu’elle déversa. Persephone n’avait pas l’habitude, et ne faisait pas des folies, des gens bavards. Mais même si la femme en face d’elle avait l’air plutôt exubérante, elle avait un sourire adorable et elle avait quelque chose de sympathique. Elle l’écouta babiller avec un sourire. Lorsque la jeune femme demanda s’il s’agissait d’une boutique de potion la rouquine s’apprêta à lui répondre mais son interlocutrice reprit la parole.
Visiblement la femme connaissais une boutique de potion, mais pas celle que Pers’ cherchait. Cependant quelque chose interpella la cadet des Snape dans le nom de cette boutique. Le petit potionniste, elle n’avait quand même pas fait ça, elle n’aurait tout de même pas osé. Le visage de la rouquine s’assombrit à l’idée que Gabriel ait pu faire une chose pareil sans même lui en parler. Enfin il y avait une chose de positive, si le petit potionniste était bien la boutique de son père, au moins elle avait trouvé Gabriel.
La jeune femme se reprit lorsque son aimable interlocutrice se présenta. Elle lui adressa un sourire.

-Enchanté Mademoiselle Delpierre. La rouquine lui tendit la main. Je m’appelle Snape, Persephone Snape. Elle remonta l’anse de son sac à main sur son épaule. Je ne serais pas contre que vous me montriez cette boutique dont vous m’avez parlé à l’instant.

Elle frissona lorsqu'un coup de vent balaya ses cheveux.

[samedi/ Été/ 2009
15h30]


-Non, je suis née ici, j’ai eut envie de venir revoir la boutique de mon père. Une sorte de pèlerinage.

D’ailleurs, les deux femmes se tenaient devant la dite boutique. Car même si l’enseigne était différente, "le petit potionniste", était bien la boutique de Severus, il n’y avait pas de toute. "Le petit potionniste ?!" Comment avait elle put oser affubler la boutique de leur père d’un nom aussi ridicule. Et d’ailleurs où était-elle allée chercher un sobriquet pareil ??? Comment avait elle put faire ça ??? Après leur départ de Veranda, Gab’ avait totalement renié Severus, elle était même allée jusqu’à changer de nom. Et là…là, elle avait reprit la boutique de leur père, et était même allée jusqu’à en changer le nom, et ce, sans même en parler à sa cadette avant. La rouquine sentit une rage sourde monter en elle. Comment avait elle oser faire un truc pareil. Elle allait l’entendre. Pers’ sortie un trousseau de clés de son sac à main. Elle avança jusqu’à la porte et glissa une des clés dans la serrure, elle joua avec un moment, mais rien, la porte resta verrouillée. Impossible ?! La jeune femme recommença mais toujours rien, sa clé refusait de tourner dans la serrure. Elle la retira et agrippa la poignée à deux mains. La cadette des Snape se mit à secouer la porte comme un prunier. Elle aller bien finir par céder. Mais non rien, la vieille porte en bois grinça et gémit, mais elle ne s’ouvrit pas pour autant. C’est alors, qu’avec un grognement de rage que Persephone mit un grand coup de pied dans la pauvre porte.

-Grrrrrrrr !!! Par les neuf niveaux de l’Enfer !!! Satané porte tu vas t’ouvrir oui !!!

Elle se retourna brusquement dans l’espoir de trouver quelque chose qui lui permettrait de faire céder cette fichu porte, et se retrouva face à la femme qui l’avait accompagnée aimablement jusqu’ici. Lou la regardait, totalement hagard. Pers’ se rendit compte qu’elle venait de briser son imagine de jeune femme gentille aux yeux de cette femme. Elle se maudit intérieurement et s’empressa de se recomposer un visage doux et serein et adressa à sourire à son vis-à-vis. Mais une lueur mauvaise persistait malgré tout dans ses grands yeux verts.

-Excusez moi, je suis désolée, je me suis emportée. Elle se rapprocha de l’enseignante. Permettez moi de vous offrir un verre pour vous remercier de votre amabilité et surtout pour m'excuser de mon comportement.

[Samedi/ Été 2009
15h35

Alors qu'elles arrivaient devant la fameuse devanture du petit potionniste, son interlocutrice lui apprit qu'elle recherchait la boutique de son père. Une phrase qui souleva pas mal de question chez la jeune professeur. Elle, spécialiste pour ecouter les ragots en tout genre, en avait entendu de belle sur la boutique qu'etait le petit potionniste il y a quelques annees... des histoires non sans lui rappeler celles de sa propre famille. Emportee par ce genre de reflexions, la jeune femme resta un instant silencieuse, regardant un vague point dans l'horizon d'un air un peu triste tout en triturant une mèche de ses cheveux en bataille.

Elle fut tiree de sa reverie par la jeune femme qui l'accompagnait, laquelle s'agaçait après la porte de la boutique, le visage devoilant une sourde colère. Finalement la jeune Persephone se rapprocha d'elle en s'excusant. A sa grande surprise, Lou l'acceuillit d'un clat de rire cristallin.

- Ne vous excusez pas. J'apprecie de decouvrir enfin quelqu'un qui fasse preuve d'un tant soit peu de caractere.

Son interlocutrice reprit la parole, proposant de lui offrir un verre. Bien decidee à faire un peu plus connaissance de la jeune femme, le professeur Delpierre accueuillit sa proposition avec un grand sourire tout en hochant vigoureusement la tete.

- Voilà une idee des plus merveilleuses. Je meurs de soif à vrai dire! Hum... Les trois balai ça vous tente jeune fille?

Elle reprit la jeune femme l'entrainant par le bras dans une rue voisine jusqu'à se retrouver devant l'enseigne des trois balais.

- Nous y voilà! ça vous convient?